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Interview de Caroline Michel

21 juillet 2016



Bonjour tous le monde, aujourd'hui je vous retrouve pour un article un peu particulier, et je suis en compagnie de Caroline Michel, l'auteur de 89 mois ( ma chronique ), qui a gentiment accepté de répondre à mes questions :)


Vous pouvez retrouver Caroline ici :

Bon, installez vous bien confortablement, avec une boisson parce que j'ai pas mal de petites questions ^^


¤ Bonjour Caroline, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas et qui lisent cet article ? 

Cancer ascendant Cancer. Je suis journaliste freelance en psycho et sexo, j’habite à Paris et j’aime la chanson française.


¤ Tu es blogueuse n'est-ce pas, peut-tu nous en parler un peu ? 

J’ai lancé le blog ovary.fr il y a dix ans. Au départ je racontais ma vie, mon quotidien. Et puis les réseaux sociaux ont débarqué, j’ai commencé à partager mes billets. Je n’étais donc plus une « blogueuse anonyme sur laquelle on tombe par hasard et qu’on ne connait pas ». Le fait qu’un ex, ma mère ou mon voisin puisse lire ma vie m’a un peu freinée, le blog a alors changé de ton : j’ai commencé à publier des nouvelles. Un peu de ma vie, un peu celles des autres, de la fiction aussi… Impossible de discerner le moi du pas moi. Mais je ne suis pas sûre que ce soit le bon créneau. Les lecteurs ne préfèrent-ils pas que l’on raconte notre quotidien en toute intimité ?


¤ Quel est ton endroit préféré, tes conditions préférées pou lire ? 

Avant, quand je prenais les transports pour aller bosser, je lisais. Train, métro, c’était mon truc. Une fois qu’on bosse de chez soi, le temps finit presque par manquer alors qu’il semble infini. Je lis essentiellement le soir avant de me coucher, pour me vider la tête, mais il faut qu’elle soit déjà vidée en partie (ça complique la donne), sinon j’ai du mal à me concentrer. Je lis mais je divague, une phrase m’accroche et je réfléchis.


¤ Quel est ton genre de lectures favoris ? Parle nous un peu de tes coups de cœurs. Si tu ne pouvais me conseiller un livre, ce serai lequel ? Un livre qui t'a plus marqué que les autres. Le livre qui t'as donné envie de lire plus que jamais. 

Un livre qui m’a marqué : Le fait d’habiter Bagnolet, de Vincent Delerm. C’est une pièce de théâtre, que les éditions Actes Sud ont publiée. L’écriture de Delerm fils est dingue. J’adore son sens du détail, dans ce livre comme dans ses chansons. Ce livre m’a donné envie d’écrire. Et à côté de la lecture, de ce genre de livres qui content le quotidien – ce que je préfère – c’est la chanson française qui m’inspire.


¤ Comment t'es venu l'idée d'écrire ? 

Je n’en sais rien, j’ai toujours aimé ça, toujours noté plein de choses, voulu inventer des histoires.


¤ Souhaiterais tu écrire d'autres romans par la suite ? As-tu déjà des petites idées ? 

Oui j’ai adoré écrire ce premier roman, c’est une aventure complètement dingue. J’aime l’obsession qui me prend : ne penser qu’à ça, se donner rendez-vous chaque jour pour avancer. On a une énergie énorme, on fait tout plus vite pour s’octroyer trois à quatre d’écriture. Et oui, j’ai quelques idées. Il y en a une que j’ai cherché à développer en juin, impossible. Pourtant je l’aimais bien, je visualisais déjà mes personnages. Mais rien ne venait. Pas le moment ? Est-ce que ça ne marcherait plus jamais ? Beaucoup d’auteurs le sont d’un seul roman. Et puis une autre idée m’a sonnée il y a quelques semaines et là, c’est sorti. J’écris et j’écris. J’en conclus que la première n’était pas la bonne.


¤ Où aimes tu écrire, où te sens tu bien ? 

Dehors, en terrasse. De l’air, des gens autour, le bruit de la rue. C’est peut-être parce que je vis sur cour, que le soleil se fait rare et le silence roi. Idéal pour se concentrer, mais côté roman, ça manque de vie. Et c’est marrant, parce qu’au départ, avant de me lancer, je pensais être une fille qui écrirait le soir dans son bureau, trois bougies et de la musique. Mais pas du tout. Je n’aime pas écrire le soir, je préfère l’après-midi, sans bougie, sans musique, juste le bruit des klaxons, une tasse de café ou un verre de Coca.


¤ Si tu devais donner un conseil à quelqu'un qui lirait cette interview et qui voudrait ce lancer dans l'écriture, ce serai lequel ?

Très bonne question. J’aimerais dire qu’il n’y a pas de style d’écriture, mais une façon de poser des mots sur des situations. Avant d’écrire une scène, il faut se projeter dedans. Que ressent-on ? Que voit-on ? Quels sont les mots pour décrire tel ou tel sentiment ? Je joue à ça sans cesse, en marchant, en prenant le métro, en m’endormant. Puis quand j’ai rendez-vous avec mon ordinateur, ça sort.


¤ Est-ce que tu peux nous décrire ce roman, pour ceux qui ne le connaîtraient pas ? 

Jeanne a 33 ans, pas d’homme dans sa vie, et un désir de maternité. Elle considère qu’à 40 ans, son corps sera hors-jeu. Il lui reste donc environ 7 ans pour faire un enfant, soit 89 mois. Elle va envisager toutes les solutions pour tomber enceinte.


¤ Pourquoi avoir choisit les éditions Préludes ? 

La bonne rencontre. Et parce que cette maison me plaît, j’aime sa ligne éditoriale. J’ai adoré bosser avec l’équipe.


¤ Pourquoi avoir choisit ce sujet pour ton livre 89 mois ? Ce n'est pas commun. 

Je pensais beaucoup à ce schéma de vie plutôt classique auquel on aspire ado : rencontrer un homme à vingt-cinq ans, se poser enfin, se présenter nos amis, nos parents, prendre un appartement, se marier et parler d’enfants. La question n’était pas : est-ce que ce schéma est bon ou mauvais, est-ce qu’il ressemble à une obligation, une pression de la société. La vraie question était : peu importe, si on a envie de mener cette vie-là, c’est super, mais comment on fait lorsqu’il manque une pièce au puzzle ? C’est le cas de Jeanne, qui rêvait d’une vie bien menée, qui se retrouve célibataire à 33 ans et qui se demande comment elle va la fonder, sa famille. Cette histoire de schéma que l’on veut suivre face à une vie qui peut en décider autrement m’a beaucoup interrogée. Et je me suis dit que traiter d’une fille qui voulait faire un bébé toute seule, c’était peu commun. On en parle peu. J’ai eu envie de me glisser dans la peau de ce personnage, de découvrir le parcours de Jeanne, d’explorer un phénomène.


¤ Est-ce que tu t'es inspiré de tes proches pour les personnages ? peut-être un en particulier ? 

Oui, nécessairement. Certains personnages sont un mélange de plusieurs traits de caractères observés chez certains amis. Celui qui est le plus frappant, le plus proche d’une de mes connaissances, c’est Alice. Cette amie à la bienveillance maladroite. Qui pour vous protéger vous fait la morale tous les deux matins. Elle sait tout, elle sait ce qui est bon pour vous, elle vous recadre pour votre bien, mais elle peut faire du mal.

¤ Est-ce que tu as été inspiré par un autre roman, un autre auteur, ou la vie d'une personne que tu connais pour écrire le livre ? Aurai tu mis un petit clin d’œil que l'on aurai pas forcément remarqué ? 

Oui, j’ai une amie qui ressemble à Jeanne. Je l’avais perdue de vue. On s’est recroisée par hasard un soir, elle m’a dit qu’elle allait faire son bébé toute seule, je lui ai répondu que Jeanne aussi. Je lui ai donc parlé du roman, elle avait hâte de le découvrir. J’avais presque fini l’écriture, elle m’a raconté quelques anecdotes, son rendez-vous en Espagne pour une insémination artificielle avec donneur de sperme anonyme. Elle m’a donc donné quelques billes et j’ai glissé dans le texte quelques clins d’œil.


¤ Si tu devais réécrire une partie de l'histoire, même toute petite, ce serai laquelle ? et pourquoi ? 

La relation entre Jeanne et Félix, je crois. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que je ne suis pas attachée à Félix et que j’ai le sentiment que c’est un personnage plus que secondaire. J’aurais peut-être pu creuser davantage.

¤ Et la dernière question, celle uniquement pour ceux qui ont lu la fin Mais cette fin, elle nous laisse énormément de choix. Comment ça va ce passer ? Qu'est ce qu'est devenu Julian ? A t-il accepté son futur devoir ? Que sont devenu les autres personnages ? La vie a t-elle repris son court normal, la petite course à pieds tous les dimanches matins ? Est-ce qu'un tome deux est en prévision ou tu nous laisse sur cette fin ? Et libre à nous de terminer cette histoire, d'inventé la suite. 

Non, il n’y aura pas de suite et chacun est libre de l’imaginer. Ce qu’il se passe après regarde mes personnages. C’est comme si je les avais laissés en leur disant que j’avais fait mon maximum et que je les laissais désormais avancer. Ils me manquent un peu, je suis certaine qu’ils continuent leur footing dominical.


Cette interview est terminée, merci d'avoir répondu à mes questions. Un petit mot pour la fin ? un petit message à transmettre ? 

On est le 13 juillet, il fait beau, la météo annonce de la pluie pour cet après-midi, j’irai quand même écrire dehors. Et bel été !


J'espère que cette interview vous a plus et vous aura donné envie de découvrir la plume de Caroline dans 89 mois.
En tout cas, on se retrouve très vite pour un nouvel article, et peut-être une prochaine interview qui sait ^^

2 commentaires:

  1. Je trouve le sujet très intéressant mais lire le roman de Caroline Michel n'est pas pour tout de suite, je pense. Je n'ai que 19 ans et le choix d'un enfant n'a pas encore eu lieu. Du coup, peut-être que dans quelques années, ce livre m'intéressera plus ! Merci pour cette interview intéressante :)

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    1. Oui, je comprends, moi aussi les enfants c'est pas pour tout de suite. Y a pas de soucis, je suis contente que tu ai apprécié cette interview ^^

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