Volutes féminines - Mickaël Gil

Titre : Volutes féminines 
Auteur : Mickaël Gil 
Auto-édité
Nombre de pages : 168 
Disponible ici : Librinova

Résumé :

La femme et la cigarette ou l’opposition entre la beauté et le poison dans un recueil de courtes nouvelles qui s’articule autour d’un geste et de ses multiples définitions. Une introspection afin de montrer ce qu’on ne voit plus et redécouvrir l’acte de fumer sous un angle réaliste et original. Traductions multiples de la relation entre féminité et tabagisme, ces nombreux focus ont pour but d’apporter des nuances et un regard plus humain sur les fumeuses.

« Femme qui fume est éphémère… »
« Frêle fille qui se parfume de cette fourbe effusion, s’affuble d’une funeste confusion. »
« Feu d’artifice où le féminin s’enflamme, se flétrit et s’enfume sur un fil de funambule. »

Je remercie l'auteur de m'avoir permis de découvrir ce recueil.

« Pointer du doit ces femmes comme uniques responsables n'est pas une façon de leur venir en aide, au même titre qu'une image choquante sur un paquet n'en change ni la saveur ni la teneur. »

On va suivre au cours de cette cinquantaine de nouvelles une partie de la vie de cinquante femmes. Elles n'ont absolument rien a voir les unes avec les autres, mais deux choses les relies : ce sont des femmes, et elles fument. Alors au premier abords, le résumé me tentait pas trop trop, il manquait ce petit truc. Et puis j'ai lu l'extrait qui était proposé, et c'est en lisant le prologue que j'ai eu vraiment envie de découvrir ces nouvelles. Et c'est pour ça que je vous le dis, car sans cet extrait, je n'aurai probablement jamais ouvert ce livre qui a pourtant été une bonne lecture.

« Le plus cruel finalement, c'est que l'homme a sûrement oublié que la femme n'est pas un objet. Qu'elle ne s'allume pas comme la putain de cigarette qu'elle tient entre ses doigts, et qu'elle ne se jette pas sur un lit comme on jette un mégot sur le sol. »

En plus, l'auteur parle de deux sujets où il est très facile de ce faire mal comprendre. C'est vrai, le tabac, certains disent que ce sont les "faibles qui ce font piéger" ... Et les femmes, que c'est le "sexe faible" ... Et je vous passe les clichés ! Personnellement, je ne fume pas et je n'ai jamais été tenté de commencer. Mais je me suis toujours posé une question : Pourquoi ? Pourquoi est-ce que cette personne a commencé à fumer ? Non mais c'est vrai, il y a plein de raisons possibles. Je me suis toujours poser cette question, non pas pour les juger, mais pour mieux les comprendre. Bon il y a ceux qui commencent pour faire les intéressants, pour faire les grands ... Mais ce n'est pas ce genre de comportement que je voulais retrouver dans ces nouvelles, et pour mon plus grand plaisir ça n'a pas été le cas. Pour moi, autre ce petit comportement, les gens ont une raison de commencer à fumer. Je ne pense pas qu'un matin on ce lève et on ce rends compte qu'on est accro alors qu'on y a jamais touché. Pour moi il y a une raison et c'est ça que je voulais découvrir dans ces nouvelles.

« La Volonté ne disparaît pas sans Raison, mais sans Volonté, la Pulsion finit par avoir Raison. »

Ma préféré c'est la 48 ( oui je sais, elle est tout à la fin ^^ ), alors c'est pas la plus belle, c'est pas la plus "rose" si je peux dire. Mais c'est celle qui est le plus poussée je trouve. Et c'est le petit défaut que je trouve à ce recueil. Au lieu de faire autant de nouvelles, peut-être en faire moitié moins et créer vraiment une histoire ( un peu tragique même pour certaines pourquoi pas ). Et c'est ce que je reproche aux nouvelles, je n'ai pas le temps de m'attacher aux personnages. Et il n'y a pas forcement le temps de ce passer beaucoup de choses.

« Une existence aussi courte que son souffle, aussi terne que sa peau, aussi tragique que cette putain de drogue. L'avenir quant à lui, est aussi sombre que ses poumons noircis. Sa santé fragile a été créée par des parents négligents. Inconscients. Des meurtriers.

Elle s'enfuit de sa chambre et détourne l'attention des infirmières. Mourante mais dépendante, elle s'en grille une dernière pour la route. Elle embrasse le démon, embrase ses poumons. Pour mourir comme elle est née.

Grise.»

Mais sinon j'ai beaucoup aimer la façon dont l'auteur amène le sujet, il ne prend pas parti et essaye de décrire le plus objectivement possible la situation sans rabaisser l'un ou l'autre des avis. Il ne descend pas les fumeuses et leurs raisons pour lesquelles elles ont commencer. De plus, j'ai pu reconnaître plusieurs personnes que je connais dans les "schémas" qu'il proposait. Et, le petit bonus si je peux dire, c'est que tout au long du livre, il y a des photos, et je trouve qu'elles illustrent super bien les nouvelles. Il y avait aussi des petits jeux de mots dans les titres, comme "Mort fine" par exemple qui m'ont aussi fait sourire.

« La cigarette ne fut qu'une pause au pays de la précipitation et, ironie du sort, sa bouffée d'oxygène. »

J'ai beaucoup aimé ce livre pour la vision qu'il offre. C'est loin d'être une recette miracle pour arrêter de fumer, mais plutôt comprendre les fumeurs et surtout leur histoire. Pour moi chaque personne est différentes, chaque fumeur est différent, chaque histoire est différente ! Et c'est aussi ce que j'ai ressenti en lisant ces nouvelles. Ce recueil ne peut que vous ouvrir les yeux !

« Pour le meilleur, mais surtout pour le pire. »